Récepteurs à réaction à lampes 807 ou similaires

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Olivier Ernst
F5LVG
2011

La mise au point de ces récepteurs a été déclenchée par la demande d'un amateur qui voulait utiliser une lampe 807 en détectrice à réaction pour obtenir un aspect rétro. J'ai donc conçu un premier récepteur avec une seule lampe 807 pour la gamme ondes courtes de 18 MHz à 6 MHz. Les résultats pour un récepteur monolampe m'ont semblé extraordinaires. Avec une seule lampe, il était déjà possible de recevoir quelques radioamateurs sur 40 m. Dans un deuxième temps, j'ai donc fabriqué un nouveau récepteur prévu uniquement pour le 40 et le 80 m avec une lampe en amplificatrice RF apériodique précédant la détectrice. Cette lampe améliore très fortement les résultats en supprimant la charge du circuit oscillant par l'antenne. Avec un casque sensible, ce récepteur peut parfaitement suffire à l'écoute des radioamateurs en BLU. Enfin, j'ai ajouté un troisième étage avec une lampe supplémentaire en amplificatrice AF. Le gain apporté par cet étage reste relativement faible, car le rapport signal sur bruit n'est en aucun cas amélioré. Cependant, il permet une audition forte avec n'importe quel casque moderne, y compris les modèles bas de gamme prévus pour baladeurs.

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Quelques particularités communes aux 3 récepteurs

1 Haute tension

Une haute tension d'alimentation de 48 V continue a été choisie pour limiter les risques d'électrocution, le circuit haute tension n'étant pas protégé. 48 V sont tout à fait suffisants pour faire fonctionner convenablement le tube 807. De plus, cela permet d'utiliser des condensateurs isolés à 63 V couramment disponibles sur le marché.


2 Basse tension

La basse tension est de 6 V alternatifs. Par contre, la particularité est que la basse tension doit être reliée à la haute tension. Cette liaison est faite par une résistance de 22 kohm ou 47 kohm pour éviter un court-circuit si par inadvertance le circuit basse tension est relié à la masse. Ce circuit inhabituel, parfois utilisé dans le passé dans les amplificateurs hi-fi, permet de diminuer fortement le ronflement au niveau de la détectrice. En effet, si la basse tension est reliée au négatif de la haute tension, durant la demi-alternance négative, la cathode devient positive et attire donc les électrons du filament. Cet afflux d'électrons sur la cathode, durant les demies alternances négatives, provoque un ronflement important avec le tube de 807 qui présentent un isolement médiocre entre le filament et la cathode. En reliant la basse tension au pôle positif de la haute tension, la cathode est toujours négative par rapport au filament, et ce ronflement disparaît. En cas de réalisation d'un autre montage, il est prudent de ne pas dépasser 50 V entre la cathode et le filament.


3 Bobinages

Le récepteur mono-lampe utilise une bobine de 1,9 µH. Elle est réalisée avec huit spires de 22 mm de diamètre. Le bobinage est « en l'air ». La prise pour la cathode et l'antenne est située à un tour de spire de la masse. La bobine est fixée à un fil électrique de 2,5 mm2 (20A) soudé à la base. Elle est réalisée avec un câble monoconducteur isolé PVC. Le diamètre extérieur du câble est de 1,1 mm, le diamètre du conducteur 0,5 mm, et sa section 0,2 mm².

Pour les récepteurs prévus pour le 40 et le 80 m, les bobinages sont conçus de la même façon. Ils comprennent respectivement 5 et 11 spires avec une prise intermédiaire à 1 et 2 spires. Il faut noter que l'utilisation d'un condensateur variable permet une commutation de l'ensemble du circuit oscillant. Le câblage entre la bobine 40 m, la masse et les condensateurs fixes d'accord doivent être très courts. Il est préférable, en particulier pour le 40 m d'utiliser plusieurs capacités fixes NPO de petite valeur plutôt qu'une seule de façon à pouvoir caler facilement la bande. J'utilise ainsi 2 capacités de 220 pF et 2 capacités de 47 pF en parallèle. Un double inverseur commute la prise intermédiaire et le point chaud du circuit oscillant.


4 Réalisation

Le récepteur est assemblé sur une plaque de bakélite cuivrée de 20 cm par 30 cm. Les points de connexions isolées de la masse sont réalisés avec 2 résistances de 10 Mohm torsadées l'une sur l'autre. La résistance de 5 Mohm obtenue reste négligeable (quasi infinie). Les condensateurs variables doivent impérativement être démultipliés et à air.


5 Autres lampes utilisables

La lampe 807 a été conçue en 1936. Il s'agissait d'une simple adaptation en RF de la lampe 6L6 dans le but de pouvoir appliquer une haute tension plus importante et de diminuer la capacité grille plaque. Les principales modifications étaient la position de la sortie plaque au sommet du tube, à l'opposée des autres sorties sous le tube, et l'utilisation d'une enveloppe en verre beaucoup plus grande pour mieux dissiper la chaleur. Le tube 6L6 à sa sortie en mars 1936 était un tube révolutionnaire. Grâce à des faisceaux électroniques dirigés, cette tétrode (lampe à 2 grilles) permettait d'obtenir une meilleure linéarité que les pentodes, avec une grande sensibilité pour une puissance anodique de 19 W. Le tube 6L6 a ensuite été fabriqué en Russie sous la désignation 6P3S. Il a aussi été adapté en RF avec la référence G-807 avec le culot américain identique à celui de la 807 puis construit avec un culot octal aboutissant à la lampe 6P7S. J'ai essayé ces différents tubes sur l'étage détecteur à réaction. Les résultats sont identiques.

La lampe 6V6 est une version moins puissante de la 6L6 (6P6S en Russie) conçue pour répondre à la demande d'un tube moins puissant (12 W) et moins cher. Ce tube octal a ensuite été adapté au culot miniature (6AQ5) et en Russie au culot noval (6P1P). J'ai essayé à l'étage détecteur les tubes 6V6 et 6P1P. Les résultats sont proches, mais il faut, pour obtenir l'accrochage, une tension écran plus élevée que pour les tubes précédents.


6 Couplage de l'antenne
Pour les 3 montages, un potentiomètre permet de doser le couplage de l'antenne.


7 Schéma de l'étage détecteur
Il s'agit d'une détectrice à réaction du type ECO. Le réglage de la tension d'écran permet de doser la réaction. Celle-ci est en général obtenue (série 807) pour une tension inférieure à 10 V. Deux potentiomètres sont nécessaires pour obtenir un réglage fin.


8 Couplage du casque
Le casque est couplé au circuit anodique de la dernière lampe par l'intermédiaire d'un transformateur abaisseur d'impédance, qui est un transformateur d'alimentation de 240 V / 6 V de faible puissance. Le condensateur en série avec le casque permet d'éliminer un bruit de fond à très basse fréquence que je trouve extrêmement désagréable.


9 Achat des composants particuliers
Les condensateurs variables sont à double cage (une cage par bande). Il doivent être à air et avoir une démultiplication par 3. Ce type de condensateur se trouve sur ebay avec les mots clés « air variable capacitor ». Les lampes, les supports et même les condensateurs NPO se trouvent aussi sur ebay.


10 Adaptation à un émetteur
Si le récepteur est couplé à un émetteur, il faut ajouter un interrupteur de « stand-by » qui coupe le circuit antenne et le circuit casque durant l'émission. Un double inverseur miniature est tout à fait satisfaisant. J'ai fait plusieurs QSO en BLU en utilisant les récepteurs à 2 ou 3 lampes sur 40 et 80 m. Le récepteur 3 lampes m'a permis d'entendre le Japon sur 40 m sur antenne dipole et j'ai même fait un QSO bilatéral en BLU sur 40 m avec le Canada.


Pour ceux qui désirent plus de renseignements concernant les caractéristiques du montage à réaction, il suffit de lire les annexes d'un de mes précédents articles :

http://oernst.f5lvg.free.fr/tubes/1v1-el84/RX_1V4_12V.html


11 Alimentation

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